quelle culture pour demain ?
Enfin, une question reste à traiter :
quelle culture pour demain ?
La production artistique en France génère autant de richesses que les plus gros secteurs industriels (aéronautique, automobile etc…). Tous les rapports le disent et tous les acteurs économiques et les élus en sont conscients. Pour preuve : la mobilisation des maires et députés possédant des festivals dans leurs circonscriptions.
L’effet de ce protocole, la réduction des financements à la création et à l’action culturelle, la multiplication des contrôles (devenue une arme contre les plus faibles) provoqueront à moyen terme le démantèlement du tissu culturel : il sera de plus en plus difficile, voire kafkaïen de mettre en chantier des productions hors grands circuits, les équipes artistiques n’arriveront plus à pérenniser leur travail sur le terrain et les jeunes talents auront de plus en plus de mal à rentrer dans le métier. Quant à l’argument : seuls les meilleurs survivront, il est faux et dangereux !
Cette politique conduira à l’absorption de la production artistique par les seules industries culturelles et institutions les plus nanties, à l’égal du mouvement de concentration des médias et de l’information dans notre pays dont nous constatons aujourd’hui les effets sur la démocratie. Il y aura « sanctuarisation » des professionnels de la culture à l’exclusion de toute réflexion concertée sur la réalité et la diversité de nos pratiques et de leurs financements.
Nous ne voyons poindre aucun nouvel élan pour une nouvelle politique culturelle satisfaisante, pourtant le mot culture est employé à toutes les sauces.
De quelle culture parlons-nous ? De « l’homme cultivé » ? De « la culture des peuples » ? Devons-nous laisser le sensible, l’art, aux seuls gérants de l’industrie culturelle et du spectaculaire ?
La culture, les droits sociaux, sont l’affaire de tous. Ouvrons le débat dès maintenant !
“Fabriquer du sensible, ce n’est pas poser la question quel type d’art voulons nous faire ? Mais dans quel(s) monde(s) voulons nous vivre ?"
Andreas Inglese