Soigner ou punir ?
Le jeudi 7 février, aux cinémas "les Studios", avec l'association "A.I.R." et avec Schizo? Oui ! Nous avons participé à un débat sur le sujet suivant :
Délinquance et troubles psychiques : pas d’amalgame !
Régulièrement, les faits divers liés plus ou moins directement aux problèmes de santé mentale dramatisent les questions sur les troubles psychiques, interrogent sur les soins et leur suivi et, en définitive, renforcent l’exclusion des patients. À partir de l’actualité judiciaire récente, on a toujours l’impression que certains politiques, rejoignant en cela les représentations sociales de la majorité des Français tiennent encore pour acquis le rôle répressif de la psychiatrie, reposent la question de l’enfermement au nom de la sécurité publique, rejouent l’équivalence prison-hôpital et soins égale enfermement.
Les préjugés vis-à-vis des troubles psychiques et de la psychiatrie ne changeront que si les pratiques de soins évoluent. Il s’agit, pour éviter l’exclusion, de travailler en partenariat et d’intervenir au plus près de la personne: soins intensifs à domicile, équipes mobiles, réhabilitation et insertion sociales, coopération avec les associations d’usagers, travail en réseau avec les médecins généralistes et les municipalités.
La psychiatrie dans la cité, partenaire des soins et acteur majeur contre l’exclusion des usagers, tel est le message de l’Organisation mondiale de la santé.
La France a été la mère des asiles psychiatriques dans le monde – avec la séparation des fous et des justiciables. Aujourd’hui, la maladie psychiatrique est partout, même en prison. En réalité, pour que la Santé s’émancipe radicalement de la Justice, il faudra que la société gère autrement les prisons et gère autrement la pauvreté et la précarité qui alimentent en permanence ces lieux d’enfermement, c’est-à-dire gère les causes plutôt que les conséquences.
L’enjeu est de taille : ne plus avoir honte, oser communiquer, lutter contre les discriminations en finir avec l’amalgame soin égale enfermement. L’alliance entre les usagers, les familles, les professionnels et les élus locaux est certainement, par la connaissance mutuelle, le meilleur moyen de lutter contre la stigmatisation et de vaincre les discriminations en santé mentale.